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Court Métrages

64 La Réconciliation    66 Stella    67 Galaxis    67/68 Jane erschießt John, weil er sie mit Ann betrügt

80 Hast Du Lust mit mir einen Kaffee zu trinken?      84 Zwei Bilder

Long Métrages
68 Detektive    69 Rote Sonne      70 Supergirl      72 Fremde Stadt      74 Made in Germany and USA
75 Tagebuch    77/78 Déscription d'une Ile    80 Berlin Chamissoplatz      82/83 La Main dans l'Ombre
86 Tarot    87 Les Formes de l'Amour    88 Le Philosophe    89 Sept Femmes    91 Le Coup de Foudre
92 Die Sonnengöttin      94 Le Secret      97 Just Married      97 Bébé Tigre attend Tarzan
99 Paradiso, sept Jours avec sept Femmes      00 Venus talking      02 Rouge et Bleu
03 La Femme conduit, l'Homme dort      05 Tu m'as dit que tu m'aimes      05 Signes de Fumée
06 Le Visible et L'Invisible      08 Pink    10 La Chambre rouge     11 Dans le bleu




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Cahiers du Cinéma, No 322 Avril 1981   Yann Lardeau, Berlin Chamissoplatz



BERLIN CHAMISSOPLATZ

Yann Lardeau
Cahiers du Cinéma
No 322 Avril 1981
Berlin-Chamissoplatz, le dernier film de Rudolf Thome, était incontestablement le meilleur film de la sélection du jeune cinéma allemand présentée au Broadway. C'est la chronique d'un amour en 1980: celui de Martin Berger (Hanns Zischler), la quarantaine, amateur de vin, responsable de la rénovation de Chamissoplatz, pour Anna Bach (Sabine Bach), étudiante en sociologie et militant activement pour la préservation des lieux, caméra-vidéo au poing. Les amis d'Anna profitent de sa liaison pour utiliser, à l'insu de Martin Berger, les renseignements qu'il leur a fournis. On retrouve ici tous les thèmes caractéristiques de Thome, une mise en scène qui retravaille constamment les mêmes situations et les mêmes espaces: avec la rénovation et l'architecture, le thème de l'utopie et de la modernité, avec l'amour de Martin et d'Anna, celui des alliances et des ruptures, la négation de toute filiation et de toute histoire. L'amour de Martin et d'Anna rompt ou déplace les alliances précédentes: celles de Martin avec son assàcié, avec sa femme divorcée, celles d'Anna avec le comité de défense du quartier et avec son amant. Chamissoplatz obéit aux règles d'un cinéma littéral, où tout se donne immédiatement à voir, adhère à la surface de l'image sans faux suspense ni signification cachée. Outre la richesse visuelle de la mise en scène, la gaucherie des gestes, la pudeur des comportements, la naïveté des sentiments et la logique d'une action dont les partenaires ne sont plus maîtres, y acquièrent une émotion essentielle, de plus en plus rare au cinéma. Chainissoplatz n'a sans doute qu'un défaut: la musique, envahissante, tend à recouvrir cette émotion propre aux images. La rapidité des enchaînements, héritée de Hawks, la déflation de toute dramatisation, inspirée d'Ozu, aboutissent à une fluidité du montage, dont Thome a le secret, et à un accord complet du temps du film à son propos.